
Partant du bas-latin
colpus, son sens s’est circonscrit à celui qu’on connaît actuellement et qui est commun au français.
La dérivation s’est portée depuis
coùper qui lui est subséquent depuis les portes du XII° siècle.
Cependant, il connaît en gallo un usage plutôt intensif avec des emplois que le français ne lui reconnaît pas.
Le sens de fois est d’avantage entendu :
pour un coup,
(pour une fois) ;
un coup ou l’aotr,
(une fois ou l’autre) ;
du coup-la,
de ce coup-la,
(cette fois-là ou
même décidément) ;
ao coup,
sur le coup,
(sur le champ,
immédiatement,
aussitôt) ;
il m’a prinz ao coup ;
y avaet dez brins q’il pouaet pas aracher ao coup,
(dans la foulée, sans tarder),
le graen va rariver ao coup,
(le travail autour des céréales ne va pas tarder à revenir).
Arrêtons-nous sur l’expression
a-coup (
d’un coup, brusquement, tout-à-coup, subitement, sans qu’on s’attende.
La Toussaent aperche, ol va venir a-coup (
la Toussaint approche, elle va venir sans qu’on s’attende) qu’on entend dans «
ça taet a-coup dit » (
c’était vite dit).
Elle s’entend aussi pour décrire la proximité dans le temps :
lez v’la qi boulhent, il vont étr a-coup qheite (
les voilà qui bouent, elles vont être cuites sous peu) ;
je serom a-coup parae (
nous serons prêts sous peu).
Elle peut être renforcée comme dans
a veracoup (
dans quelques instants). L’expression en
é-coup (
ravi, enchanté) :
je taes en é-coup d’y aler (
j’étais prêt à y aller tout de suite) lui est sans doute dérivée.
Des variantes apparaissent tel
tout-d’un coup (
tout-à-coup),
par un coup (
un coup, une fois),
den lez coups de temp-la (
dans ces moments-là).
A tout coup, comme
a coup sur, s’entend pour
assurément, inévitablement, de toute façon :
a tout coup, tu ne vaz point te saover.
A tous lez coups, sa forme plurielle, traduit aussi
indiscutablement, incontestablement (
a tous lez coups, s’il se vayaet, il le feraet pas) ou
manifestement (
a tous lez coups, il taet core saoul) en plus d’
à chaque fois.
Atecoup (
d’ailleurs) représente la forme syncopée de «
à tout coup » avec un sens un peu différent :
atecoup, ça taet putôt a la goule (
d’ailleurs, c’était plutôt oral).
Sus le coup de ou
sus lez coups de reprend la proximité immédiate dans le temps (
vers, aux environs de) :
il ét venu sus lez coups de meyneit.
Le coup décrit aussi l’adresse dans un acte précis :
avair le coup (
être adroit).
Pour ça, c’est un coup a prendr, il faut prendr le coup (
parvenir à maîtriser dans le domaine en question). Le
coup a prendr représente en effet la maîtrise technique.
En étant visé par un projectile, il vaut mieux être
en dehors du coup (
hors d’atteinte). Il vaut mieux en effet qu’il ne vous arrive pas
un maovaez coup (
un malheur),
maez sufit q’un coup ou
faot q’un coup (
une fois suffit).
Être chassé manu militari se fera
a coups de fourche. C’était l’instrument dangereux que tout le monde utilisait quotidiennement. C’était sûr d’être efficace, contrairement à certaines actions qui ne pouvaient être qu’
un coup de bonet ao qhu d’un âne (
un cautère sur une jambe de bois).
Des locutions substantives propres se sont également développées :
coup de jot (
bise, embrassade);
coup d’écller (
éclair orageux) ;
coup de sang (
poussée de tension) ;
coup de vent (
rafale) ;
coup d’assae (
expérience, test) ;
coup d’arive (
coïncidence) ;
un coup de zyeu (
un coup d’oeil). Au football,
un coup d’angl (
corner) peut intervenir dans le cours du jeu.