Venons-en à la vocalisation du L postérieur à un /ɔ/.
En français, toute diphtongue de cette origine a disparu. Le seul résultat qui subsiste est une voyelle uvulaire /u/ (ou) qui se confond avec une uvulation classique. Dans ces mots : tout, doute, moule, couper, doux, pouce, on ne saurait distinguer ceux qui proviennent d’un L latin de ceux qui ignoraient ce L. Qui pourrait dire de visu que les 3 derniers contenaient ce L à l’origine ?
En gallo, l’évolution de ce L a été plus disparate.
Une prononciation /u/ s’est certes imposée sur une grande partie du territoire.
Mais souvent des divergences apparaissent. Ce peut être à travers la voyelle /ø/ , en particulier à l’est.
Ailleurs, des traces de la diphtongue subsistent.
C’est ainsi que l’ouest met en avant la diphtongue /œw/ entre autres.
Mais vers quelques contrées (autour de Redon ou à l’est de la Brière), on entend encore la diphtongue /ɔw/.
Comment réaliser alors la conjonction graphique entre ces divergences phonétiques (/u/, /ø/, /œw/, /ɔw/) ?
La solution la plus viable consiste à retourner aux origines et remettre en évidence la diphtongue /ɔw/.
Comme pour la diphtongue /iw/, elle se réalisera par un accent sur le u (ù) et la graphie « où » la rendra opérante.
Si on prend l’exemple de « poùce », la prononciation /u/ n’est pas automatiquement abolie, puisque visuellement, le « ou » apparaît. Cependant, il se distingue aussi d’une uvulation simple.
À partir de là, l’ouverture vers une diphtongaison se fait au bon vouloir de chacun selon son terroir. L’apprenant néo-gallésant sera enclin à privilégier la diphtongue /ɔw/ s’il veut intégrer un gallo authentique.
Ajoutons qu’à cette évolution depuis un L latin, s’est ajoutée une évolution plus ancienne qui a abouti au même résultat quels que soient les terroirs et qui se réalise donc dans une graphie identique (joùt, hoùt).